Il y a d’abord Laurel, l’insatiable chercheur de Vérité, qui nous guide à travers ce roman d’aventures multiples et d’êtres intenses. Sous son stéthoscope, il y a son père Thomas, scénariste de renom à la dévastation bien camouflée, sa jeune tante Gaby, qui enseigne le français aux immigrants, sa grand-mère Françoise Bouchard, la matriarche de cette lignée de « pure-laine » venue de France pour se joindre à la Folle Entreprise, qui même morte continue de se manifester. Il y a bientôt Maya, l’ex-petite amie de Laurel, trop belle pour être fidèle, qui fréquente des artistes exaltés et vit dans un appartement hanté. Il y a Guillaume, prêtre sulpicien comme l’étaient les premiers prêtres de la colonie, qui se spécialise dans les exorcismes et avec qui on prend rendez-vous par téléphone cellulaire. Il y a l’Afghan Zahir Ramish, qui s’est réfugié dans l’église du prêtre sulpicien pour y mener une grève de la faim. Il y a Virginie Hébert, amie de Guillaume et néanmoins révoltée contre l’Église passéiste qu’elle sert depuis trente ans. Il y a Markus, le jeune juif qui a fui sa communauté, il y a sa mère qui le cherche dans Montréal, il y a Laila, la jeune musulmane apparemment menacée, et son père apparemment menaçant, qui se révèle un soufi empreint de douceur, il y a un Inuk itinérant, un Mohawk chaman… plein de visages de l’absolu parfois sous forme de désolation.