Bilan de l’édition 2005

UN PROJET CULTUREL RASSEMBLEUR

Lorsqu’on pose un regard d’ensemble sur l’édition 2005 du Prix littéraire des collégiens (PLC) on peut sans conteste parler d’une grande réussite. En effet, marquée par un mouvement de grève étudiante sans précédent dans l’histoire du Québec, l’année scolaire 2004-2005 a connu de grands bouleversements qui, pendant quelques semaines, ont fait craindre pour la réussite des activités de lecture et de discussions littéraires dans plusieurs des cégeps et collèges participants. Cependant, grâce à l’engagement de toutes et tous – étudiants, professeurs, directions des études, etc. – à l’endroit de ce projet culturel rassembleur qu’est le Prix littéraire des collégiens, le plaisir de lire et les lettres québécoises ont gagné de nouveaux adeptes.

Le présent rapport fait état, en quelques instantanés, du travail qui fut réalisé par les membres du comité de coordination du PLC au cours de la dernière année scolaire afin de promouvoir la lecture chez les jeunes collégiens et de contribuer au rayonnement de la littérature québécoise.

Bruno Lemieux

Documents joints
Bilan de l’édition 2005 (PDF – 410.8 ko)
Rapport d’activités pour l’édition 2005

60. Dée

Le Reo vert s’arrête devant la maison des Provost. Doc pose sa botte dans la frange et, la main sur la hanche, il considère la petite avec un demi-sourire amusé, regarde ses cuisses blanches au soleil, découvertes par sa robe relevée.

-Je me fais griller, Doc. Je vas venir noire noire!
-Viens me donner mon bec!

Enjambant les flaques de pluie, Dée se lance sur le vieil homme et pose la bouche sur sa joue piquante. Doc a une odeur forte de tabac, de sueur et de salaison. Il tapote les fesses de Dée pendant qu’elle lui enserre le cou et se plaint, en gloussant, qu’il pique.

-Est à qui la petite Dée?
-Est à toé, Doc.

50. Voyage au Portugal avec un allemand

En route vers l’Inde, un jeune Québécois se laisse dériver de ville en ville, hanté par le souvenir d’un amour perdu. À Lisbonne, au Portugal, il fait la rencontre d’un Allemand qui l’entraîne malgré lui dans un itinéraire imprévu. Sous la forme d’un simple récit de voyage qui ne cherche jamais à impressionner, ce roman sait émouvoir et faire sourire tout en évoquant les questions les plus troublantes sur la solitude, l’amour et le sens de la vie.

40. Petites difficultés d’existence

“Depuis quand c’est qu’y faut qu’on se force pour parler notre langue ? … On peut-ti pas la parler comme qu’on veut ?” se défend Terry lorsque sa femme, enceinte d’un deuxième enfant, l’exhorte à soigner son langage. “C’est pas beau un enfant qui parle chiac”, affirme Carmen, qui entend léguer à sa progéniture sa langue maternelle, le français, et non le parler populaire de l’Acadie.

France Daigle, qui est aussi journaliste à Moncton, est une auteure atypique qui construit une œuvre singulière où elle donne la parole aux Acadiens. Si la question de la survivance du français au Nouveau-Brunswick est au cœur de Petites difficultés d’existence, son onzième roman, ce n’est pas dans une optique revancharde, mais plutôt dans le sens d’une affirmation de soi. Ses personnages, loins d’être amers, sont animés d’une formidable joie de vivre.

Avec des amis, Terry et Carmen – le couple attachant rencontré dans les précédents romans Un Fin Passage et Pas pire –, décident de redonner vie à des bâtiments désaffectés en y aménageant des lofts et un centre culturel. Terry puise la confirmation de ses projets et de ses rêves dans les prédictions du Yi-King, qui encadre le déroulement de l’histoire.

Dans ce roman charmant, France Daigle, magicienne des mots et des émotions simples, réussit à donner vie et relief aux Petites difficultés d’existence. –Monique Roy

30. Je ne comprends pas tout

Marc-André et Marie-France emménagent avec leurs deux enfants dans un quartier paisible de Longueuil. Ils font la rencontre de Josée et Robert et de leurs enfants, du même âge que les leurs. Par la force des choses, ils sont appelés ­ enfants obligent – à se fréquenter régulièrement. Malencontreusement, Marc-André et Josée développent petit à petit une passion réciproque. Cependant, ils connaissent trop bien les risques d’éclatement de leurs familles respectives pour donner suite à leurs élans mutuels. Mais vient le jour où l’occasion se présente, loin des regards indiscrets. N’y tenant plus, ils se laissent aller à leur passion trop longtemps sublimée. Ils s’offrent une parenthèse dans leur destin presque programmé. Peut-on se remettre d’une telle incartade?

20. Un baume pour le coeur

{Traduit de l’anglais (Canada) par Lori Saint-Martin et Paul Gagné}

{Un silence absolu. La nuit s’avance à pas de loup au-delà des arbres, le ciel fait des taches de bleu sur les feuilles qui s’assombrissent. Les étoiles se sont allumées. Je me suis couché. Ils ont incendié ma maison. Tout change donc.
}
Les premières phrases du plus récent roman de Neil Bissoondath marquent la fin de l’autonomie d’un homme de soixante-dix ans. Six mois plus tard, il vit avec sa fille et la famille de celle-ci, tandis que l’odeur de la catastrophe qui l’a chassé de chez lui imprègne encore son pyjama. À la recherche d’un cadeau de Noël pour sa fille, il achète une plume et du papier. Mais la plume, sans même quitter son boîtier, le lance dans une direction insoupçonnée, vers la seule chose qui lui reste : sa mémoire, son passé, cette contrée familière où vit pourtant un inconnu – étranger, incompréhensible, indigne de confiance. À mesure qu’il raconte sa vie et qu’il se pare des dépouilles de l’homme qu’il a été, sa voix reprend sa fermeté d’antan. Le souvenir de l’amour et de la querelle, de l’amitié et de la trahison, de la guerre et de la paix – et du destin brutal qui peut frapper à tout moment – donne une cohérence insoupçonnée à un présent chaotique, lui procurant le fil qui le mènera vers une vie nouvelle, partagée avec sa fille, son gendre et son petit-fils. Devant la perspective d’une vie qu’il n’aurait jamais cru pouvoir être la sienne, il est peu à peu emporté par un étrange mouvement, et poursuit sa route tout en scrutant le voyage qui s’éloigne peu à peu derrière lui, s’émerveillant de se retrouver aussi méconnaissable, plus fort que jamais.

10. Les yeux bleus de Mistassini

Les Yeux bleus de Mistassini campe son action dans la librairie que tient Jack Waterman, un écrivain vieillissant atteint de la « maladie d’Eisenhower ». C’est au cœur de cet univers, qui bat au rythme des livres qui ont marqué sa vie,
que Waterman communique ses doutes ainsi que ses passions à Jimmy et à sa sœur Mistassini. Un roman marquant sur la filiation et le sens de la vie.

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