Mise en forme

Après une rupture, la narratrice de Mise en forme voit ses repères lui échapper. Cloîtrée dans sa nouvelle chambre blanche, elle s’adonne à une pratique intensive du fitness, sculptant son corps pour reprendre le contrôle de sa vie. Mais les promesses des influenceuses ne l’aident pas à se sentir mieux. L’été suivant, en vacances à New York, elle accusera le choc de deux rencontres déterminantes : celles d’un inconnu hostile et d’un livre, The Red Parts de Maggie Nelson, qui lui feront mesurer ses forces et les dangers qui la guettent, elle et toutes les filles de la rue et du web.

 

Le compte est bon

L’enfant arrive dans sa famille à l’âge de cinq jours. Très jeune, amour et argent le taraudent. A-t-on une dette envers quelqu’un lorsqu’on a été adopté ? Il ne cesse dès lors de compter de manière obsessive les pertes et les gains : un chocolat chapardé, un billet de vingt dollars confisqué, le lot d’un jeu télévisé, des cadeaux à sa mère comme des actes manqués. Mais comment y trouver son compte ? Comment compter jusqu’à soi quand un écart, une brèche, un trou, apparaît entre les souvenirs de l’enfance et ce qui fut vraiment, entre son milieu social et ses nouvelles passions ? Comment combler ce trou que représentent les cinq premiers jours de la vie où l’on flottait entre deux noms ?

 

La version qui n’intéresse personne

Elle croyait qu’ici, à l’autre bout du monde, au confluent de la rivière Klondike et du fleuve Yukon, elle aurait le droit de vivre libre. De coucher avec qui elle veut, d’aimer qui elle veut, à visage découvert et sans honte. Mais la femme sans honte se déshonore – et contre la femme sans honneur, tous les coups sont permis.

À dix-huit ans, Sacha et son meilleur ami Tom quittent Montréal sur le pouce et aboutissent à Dawson City, au Yukon, où ils trouvent enfin la communauté de punks, d’anars et de vagabonds dont ils rêvaient. Ils adoptent une chienne-louve, Luna, et s’installent sur la Sixième Avenue, dans une cabane sans électricité ni eau courante. De jobs d’été en hivers chômés, de nuits blanches en road trips, d’amantes en amants, des années joyeuses passent dans un monde immense. Quand Sacha tombe amoureuse d’un autre, Tom se sent trahi : Sacha n’est qu’une pute, une profiteuse qui mérite d’être punie. Il répand son fiel ; le village choisit son camp. Puis la pandémie frappe. En quarantaine dans une cabane isolée, seule avec un coloc dont elle doit repousser les avances pressantes, Sacha compte les jours, tandis que les Dawsonites confinés font son procès.

La Blague du siècle

Louis habite à Pointe-aux-Trembles avec son frère schizophrène et son père atteint d’un cancer en phase terminale. Il travaille au Tim Hortons et rêve d’être humoriste. La blague du siècle parle d’amour fraternel, de précarité et de deuil. Des thèmes qui s’illuminent sous la plume de Jean-Christophe Réhel.

Ce que je sais de toi

Dans le Caire des années 1980, un jeune médecin suit un destin tracé pour lui. Entre son dispensaire et le prestigieux cabinet hérité de son père, Tarek n’a que peu de place pour se poser des questions. Mais la rencontre d’un être que tout semble éloigner de lui ébranlera son mariage, sa carrière et ses certitudes, ne lui laissant plus d’autre choix que l’exil.

Là où je me terre

Valparaíso, décembre 1986, tremblement de terre entre les quatre murs d’une maison. Un homme et une femme annoncent à leurs enfants qu’il faut tout laisser derrière et fuir le Chili de Pinochet. C’est Noël, la petite Caroline a sept ans et elle aura la nausée durant tout le voyage.

La fillette atterrit à Montréal. En plus de la neige dehors, il y a le tapis rouge vin de l’hôtel Ramada qui accueille les personnes réfugiées en attente de papiers. Il y a aussi Passe-Partout qui semble s’adresser à elle à travers le téléviseur. Après le premier appartement à Montréal-Nord, la classe d’accueil de madame Thérèse qui lui apprend le français, les enfants qui se moquent de ses cheveux et de sa boîte à lunch, la misère des rues d’Hochelaga, il y aura tout ce temps passé dans les banques où ses parents font des ménages. Entre l’exil, les fantômes du passé et le jeu des différences, la petite Caroline camouflera sa furieuse envie de vivre pour ne plus détonner et devenir une immigrante modèle.

Mais comment apprend-on à ne plus s’effacer? Peut-on embrasser une nouvelle culture sans renier ses origines? Lumineux et vivant, Là où je me terre sonde la possibilité d’aimer et de lutter sans ne plus avoir à fuir.

Tireur embusqué

Shams, adolescent rescapé de la guerre en Syrie, vit son premier hiver à Montréal. Après s’être violemment battu à l’école, il consent à suivre une psychothérapie. Il se lie d’amitié avec Kevin. Avides de drogue, de sexe et de musique, ils sillonnent ensemble les rues enneigées de la ville. Tireur embusqué raconte cette jeunesse en quête d’affirmation.

Après quelques échanges – pour lui expliquer mon fort accent avec mes r roulés – je lui balance que ma mère est Française, que mon père a fait ses études à Paris et que j’ai fréquenté le lycée d’Alep. Ménard tire un stylo de son veston, s’empare d’un document broché sur le coin de son bureau et d’un cale-pin pour servir de support. Il me demande si je sais pourquoi je suis ici.
— Parce que je me suis battu.
— Tu te bats souvent ?
Je m’esclaffe.
— Dans mon pays, celui qui refuse de se battre ne survit pas.

Le Mammouth

Fait historique méconnu : en mars 1933, Nikita Zynchuck, immigrant et chômeur, est abattu d’une balle dans le dos par un policier.

Le récit de cet événement et des jours qui l’ont suivi nous entraîne dans le Montréal cosmopolite d’alors, marqué par la Crise, la misère, les tensions entre les religions et entre les cultures, sans oublier les poussées insurrectionnelles des communistes.

Roman social, Le Mammouth tire de l’oubli un quidam qui, en déclenchant malgré lui une émeute, est passé bien près de devenir le porte-étendard d’une révolution autrement moins tranquille que celle que le Québec a connue.

Chasse à l’homme

Il y avait l’idée qu’avec le prochain amoureux viendrait le prochain livre. Portée par un jeu d’écriture performative et de provocation du réel, Sophie Létourneau s’engage sur le chemin d’un harponnage amoureux à partir des instructions qu’une cartomancienne lui a fournies. Mêlant ses pas à ceux de Sophie Calle, dans la marche vers une sublimation volontaire de la vie qui la mènera jusqu’à Tokyo en passant par Paris, elle découvre les traits de l’homme de sa vie et cherche à prouver la force d’enchantement de la littérature. Enquête sur l’amour et sur l’avenir, Chasse à l’homme est un récit sérieusement magique qui embrasse les filles, leur désir d’être aimées et de devenir, à défaut d’un grand homme, une écrivaine.

Le réel est un gibier qui charge plutôt que de se laisser capturer.

Une joie sans remède

Marie a trente-trois ans et enseigne la littérature dans un collège. Contrainte de prendre un congé de maladie pour la deuxième fois, elle ne peut plus se réfugier dans la seule explication de l’épuisement professionnel. Est-il possible qu’elle pleure et tremble pour rien, pour quelque chose qui vient de plus loin qu’elle ? Est-il possible qu’elle se soit trompée de destin ? À l’âge de quinze ans, inspirée par sa grand-mère institutrice, n’avait-elle pas créé une petite école d’été dans laquelle les enfants passaient sans le savoir du jeu à l’étude ? N’avait-elle pas toute sa vie cru à la littérature, au pouvoir d’être autre ? Force lui est de constater qu’elle n’est pas devenue l’enseignante qu’elle rêvait d’être, que le plus souvent elle croit ennuyer ses élèves en lisant ses notes par crainte de trahir les œuvres qui la nourrissent mais dont plus personne ne parle. Elle se demande si la littérature n’est pas ce qui l’a détournée du monde, éloignée de ses contemporains, empêchée d’avoir un enfant.

Marie se livre à un examen sévère de son existence, refuse de prendre les médicaments qu’on lui prescrit, demande à l’homme qu’elle aime de la laisser seule le temps qu’elle s’en sorte. Tous ses courageux efforts vont échouer, mais ce sont ces échecs qui précisément vont la mettre sur la voie d’une certaine réconciliation avec elle-même, en l’obligeant à admettre ses limites, comme sa grand-mère et ses écrivaines, qui ont trouvé dans leurs propres faiblesses le passage vers la lumière du dehors.

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