Grâce à leur énorme usine, les Lelarge contrôlent le marché des fruits de mer sur la Côte-Nord quand survient, sur la plage de Baie-Trinité, un visiteur à l’élégance suspecte, lié à un mystérieux conglomérat japonais. Pour Frédéric Goyette, fonctionnaire dépressif de l’Agence canadienne d’inspection des aliments, amateur d’aquavit et de jazz inécoutable, c’est le début de l’enquête. Quant à Laurie Lelarge, cadette rebelle de sa famille, l’homme en vient vite à exercer sur elle un attrait confus, mais irrépressible. Elle ignore encore que Mori Ishikawa est l’auteur d’une invention qui est promise à changer le cours de l’histoire…
Paul Serge Forest est né en 1984. Il a grandi sur la Côte-Nord et vit à Montréal, où il pratique la médecine. Tout est ori est son premier roman.
Roman autobiographique où drame et comédie sont indissociables, dont l’action se déroule en vingt-quatre heures, Mille secrets mille dangers raconte l’histoire de deux hommes qui ont grandi ensemble au Petit Liban, à Montréal, et qui, un jour de juillet 2007, jour du mariage du narrateur, seront mis face à tout ce dont ils ont hérité, où figurent en bonne place l’angoisse et la maladie, et une obsession pour la magie noire de l’argent.
Auteur de deux romans célébrés par la critique, Matamore nº 29 (2008) et Pourquoi Bologne (2013), Alain Farah revient avec son œuvre la plus singulière et la plus ambitieuse, sur la famille et l’immigration, la souffrance et le deuil, l’argent et la religion – à la fois vertigineuse mise à nu et réinvention personnelle des possibilités du roman.
Kim Delorme fait la découverte des mukbangs, ces spectacles alimentaires numériques où l’on consomme d’énormes quantités de nourriture. Elle décide d’en faire sa carrière et de détrôner la célèbre mukbangeuse Misha Faïtas. Un incident mettra un frein à l’ascension de Kim en plus de
générer une onde de choc dans son entourage. Au fil de l’intrigue, à l’humour grinçant et aux détours insolites, un portrait de société dérangeant se déploie, à la fois surnaturel et impitoyablement lucide, où le gouffre opère une force d’attraction irrésistible. Allant de la youtubeuse au restaurateur qui lui cuisine son dernier repas, ce roman polyphonique brosse des portraits de personnages bouleversants dont les destins sont liés autour d’un mukbang. Encore une fois, Fanie Demeule confirme son immense talent de conteuse dans ce thriller des temps modernes.
De plus, ce roman propose une expérience de lecture inédite, ludique et participative (il ne se trouve rien de similaire sur le marché littéraire québécois). Un système d’hyperliens vient l’enrichir, tout en demeurant non essentiel à sa compréhension.
Chris Bergeron nous propose un parcours qui débute avec une lecture fictionnalisée de son histoire, et de sa propre transition, pour basculer dans la dystopie. En 2045, enfermé entre les murs de sa capsule, Christian/Christelle s’adresse à David, un ordinateur central exerçant un pouvoir dictatorial qui doit enregistrer, géolocaliser et documenter tous ses faits et gestes pour mieux alimenter le code du système. Mais la narratrice est bien décidée à déjouer les algorithmes et à aller jusqu’au bout de sa transformation, jusqu’à la révolution, quitte à y laisser sa vie.
Valparaíso, décembre 1986, tremblement de terre entre les quatre murs d’une maison. Un homme et une femme annoncent à leurs enfants qu’il faut tout laisser derrière et fuir le Chili de Pinochet. C’est Noël, la petite Caroline a sept ans et elle aura la nausée durant tout le voyage.
La fillette atterrit à Montréal. En plus de la neige dehors, il y a le tapis rouge vin de l’hôtel Ramada qui accueille les personnes réfugiées en attente de papiers. Il y a aussi Passe-Partout qui semble s’adresser à elle à travers le téléviseur. Après le premier appartement à Montréal-Nord, la classe d’accueil de madame Thérèse qui lui apprend le français, les enfants qui se moquent de ses cheveux et de sa boîte à lunch, la misère des rues d’Hochelaga, il y aura tout ce temps passé dans les banques où ses parents font des ménages. Entre l’exil, les fantômes du passé et le jeu des différences, la petite Caroline camouflera sa furieuse envie de vivre pour ne plus détonner et devenir une immigrante modèle.
Mais comment apprend-on à ne plus s’effacer? Peut-on embrasser une nouvelle culture sans renier ses origines? Lumineux et vivant, Là où je me terre sonde la possibilité d’aimer et de lutter sans ne plus avoir à fuir.