Ainsi font-elles toutes

Ainsi font-elles toutes est un chassé-croisé plein d’imprévus. La narratrice partage son appartement avec Paul, musicien de profession. Les deux vivent une relation sans contrainte. Si peu contraignante, du reste, que la narratrice entretient une relation secrète avec Luiz. Ce dernier est écrivain et vit à Paris. Ce n’est pas un obstacle. Et puis, il y a Agnès, propriétaire de la librairie L’Esclandre. Une comète. Belle, intelligente, cultivée, elle enflamme la narratrice dès leur première rencontre. Ah ! si Agnès pouvait tomber dans ses bras !

C’est ce qui se produit. Et c’est la fête. Une inoubliable escapade qui se termine abruptement, sans que la narratrice (pas plus que les lecteurs du reste) comprenne trop pourquoi. Agnès s’expliquera plus tard.

Ainsi font-elles toutes est un roman à l’écriture vive, parsemé de références culturelles. C’est une poursuite incessante du plaisir et le sentiment que vivre, c’est courir après l’étonnement. C’est un feu roulant qui laisse parfois la narratrice interloquée (« Agnès, Luiz, Paul et moi, nous sommes trop nombreux », dit-elle.). Primesautier, mais combien prenant, ce récit se modèle sur la musique du divin Mozart dont il est une très belle variation.

Après la nuit la nuit rouge

1955. Thomas revient chez lui. Thomas n’est pas un jeune homme comme les autres. Il ne sort que pour promener son chien. Trois jours après l’incendie qui dévaste son quartier, des hommes l’emmèneront loin, dans un hôpital dont il ne sortira que cinq ans plus tard. Il retrouvera alors Romain, son ami d’enfance, devenu médecin, sa femme, Marie, et leurs enfants. Et son chien. La terre promise, la mémoire des chiens.

Avec ce couple, le fragile Thomas constituera une étrange cellule aux sentiments ambigus.

2002. Lou, fille de Marie, revient sur les lieux de son enfance, désertés depuis ses seize ans, après une fugue qui a duré trente ans. « Je ne voulais pas que la vie me brûle comme elle avait brûlé ma mère. » Tout ce temps, elle l’a passé à Chicago, en compagnie de Joe, qui aimait le vacarme du monde. Mais voilà qu’un accident emprisonne Joe à l’intérieur de son propre corps. Et Marie ne peut que lui proposer une nouvelle fugue, avec tout ce que cela entraîne d’aventures et de recommencements.

Le sort de fille

Nous avons tous en nous un monstre que personne ne soupçonne. Prenons Jérôme. Qui penserait que Jérôme a déjà tranché la tête d’une tortue vivante ? Qu’il a pesé fort sur la carapace verte pour la forcer à étirer son cou de serpent. Qu’il a procédé à un sciage patient dans les chairs élastiques. Avec un vieux canif émoussé. Mon Jérôme aux yeux si bleus, au regard si candide. « Elle dépassait. » C’est tout ce qu’il a à dire. Moi, je suis trop mou pour faire quoi que ce soit qui s’approche d’un geste comme ça. Comme chacun, mon corps est fait pour la conquête de l’Everest ou la chasse au canard, mais la vie a fait que je suis devenu autre chose. Quelque chose comme un chien attaché.

Entre réalité et présage, Le sort de Fille nous plonge dans les zones sombres de la conscience humaine. Les personnages sont prisonniers d’eux-mêmes et portent le poids de blessures jamais cicatrisées. D’une écriture lucide, chacune de ces nouvelles laisse percevoir que c’est à coups de deuils qu’on se construit, et ce, même dans l’univers parfait de la culture.

Fugueuses

Fugueuses montre comment certains de ces sortilèges de la filiation peuvent être rompus. Nathe et Alexa ont saisi l’occasion de la mystérieuse maladie de leur mère pour mener leur barque et s’aventurer, chacune à sa manière et à l’insu de l’autre, au-delà des limites de Carouges, le village où elles vivent, au bord du fleuve.

En compagnie de leur ami Ulysse, les adolescentes prennent la route pour le Nord, jusqu’au pays de l’autre versant, là où les eaux des rivières coulent vers un autre océan, déclenchant l’ébranlement des fausses vérités et des vrais mensonges qui courent à travers quatre générations, de l’aïeule Blanche à ses arrière-petites-filles.

Nathe et Alexa atteignent enfin Aiguebelle où les événements se bousculent, obligeant Nathe à prendre la direction des opérations. En effet, Blanche, son arrière-grandmère, et la vieille Inuite Aanaq ont besoin d’elle et de la complicité d’Ulysse pour que s’accomplisse, de toute urgence, la dernière fugue.

Nikolski

Gagnant du Prix des collégiens 2007

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