L’angle mort

C’est une histoire de famille qui se perd dans un dédale, un labyrinthe de miroirs, souvent déformants. Nous sommes le 19 janvier 2001. Stéphane, Camille et Dominique parlent. L’une au téléphone, l’autre à une interlocutrice, le troisième à lui-même. Il est beaucoup question dans ces conversations d’architecture, de cuisine, de neurologie et de l’Histoire. Mais aussi de la passion pour l’enfance et pour les morts. Malgré l’aspect déroutant ou anecdotique de ces monologues, rien n’apparaît gratuit. On peut le comprendre : après tout, d’une certaine manière, c’est leur vie qui est en jeu.

L’important consiste à ne pas perdre le fil. Parce que le jour où on perd le fil, non seulement on ne raconte plus d’histoire, mais en plus on devient fou. Plus rien derrière nous pour nous tenir. On passe sa vie à se raconter l’histoire de sa vie, chaque individu suit le fil de sa vie, et puis il y aura mes tantes, mes grands-tantes, peut-être un peu mes arrière-grands-tantes et qui sait quelques hommes et puis Charles, Richard, Dominique, mon père, ma mère, quelques amants de passage parce que ma vie sans mes amants devient une autre vie, même s’il y en a eu beaucoup moins que ce que certains m’accordent.

Le corps de mon frère

Extrait

Depuis ce matin, la mer gicle et la pluie se dédouble contre le rivage. Je suis composée de soixante-dix pour cent d’eau. N’eût été le trente pour cent d’os et de viscères, je ne serais plus ici cet après-midi. J’aurais été incorporée, dissoute ou je me serais élevée dans les cieux, légère. Un nuage, je serais probablement devenue un nuage.

Je me suis enfermée entre les murs d’une chambre. Les murs retiennent, on s’y heurte, on s’y frappe. Les murs, les façades, ont affaire avec l’humanité et la civilisation. Les chambres sont des endroits clos comme le ventre des femmes. Ici, l’ouverture c’est la mer. La mer qui se tord, se dresse, flagellée. La pluie doit cesser. Sinon la mer va se jeter sur moi et, dans le cri des mouettes, va tout m’arracher.

Il n’y a plus d’Amérique

Bonne chère, confort douillet, maison de banlieue, amour familial, prospérité, réalisation de soi, voilà de quoi est faite la vie de Suzanne et d’Hubert, dans ce Québec de Presque-Amérique, où rien ne semble pouvoir leur arriver. Jusqu’à ce jour de juillet 2001 où le destin les frappe dans ce qu’ils ont de plus cher, François, leur seul enfant, celui qui est la clé de voûte de leur bonheur.
Il n’y a plus d’Amérique raconte un long voyage de guérison tout en traçant le portrait prophétique et saisissant d’une Amérique qui éclate, déchirée sous l’action des forces centrifuges qui couvent en elle depuis toujours.

Un peu de fatigue

Un jardin ahurissant, une vasectomie existentielle, un revolver presque burlesque et de la tendresse, beaucoup de tendresse.

Voici donc un électrocardiogramme. Celui du monde d’Édouard – amours déchus, amitiés tourmentées, famille trouble – et de sa désintégration. Entre le présent et le passé s’entremêlent les voix du héros, de l’ami Michel, de la douce Simone et de l’ex-épouse Véronique, esquissant le portrait cynique mais sensible d’un homme et de son parterre.

Des dialogues percutants, des situations souvent excessives mais toujours justes et cet étonnant mélange d’humour et de gravité qu’apprendront à connaître ceux et celles à qui l’univers de Bourguignon ne serait pas encore familier. Un roman corrosif et pourtant sentimental par l’un des écrivains les plus talentueux de sa génération.

Les yeux bleus de Mistassini

Les Yeux bleus de Mistassini campe son action dans la librairie que tient Jack Waterman, un écrivain vieillissant atteint de la « maladie d’Eisenhower ». C’est au cœur de cet univers, qui bat au rythme des livres qui ont marqué sa vie, 
que Waterman communique ses doutes ainsi que ses passions à Jimmy et à sa sœur Mistassini. Un roman marquant sur la filiation et le sens de la vie.

Commanditaires

Partenaires